jeudi 3 décembre 2009

Un accord...

La qualité de la communication était mauvaise, mais il reconnu la voix du Trandoshan. Ard’uf Bigshoes du déplacer son vaisseau ou procéder à quelque réglage et la communication fut cristalline. « Je te reçois fort et clair » répondit Tarn.

La visite de courtoisie au Musée avait donc eu un autre sens, se dit-il. Quelque part, cela le rassurait – le confortait plutôt – son appréciation initiale du Trandoshan avait donc été juste. Ard’uf était probablement passé faire une sorte de reconnaissance – quel qu’en fut l’objet. Ce dernier avait par ailleurs fourni une information sur sa personne que Tarn avait ressentie.

La conversation fut brève, rendez-vous sur Lok. Le Trandoshan souhaitait offrir « en quelque sorte » ses services à la Rébellion. En dehors de la chaîne hiérarchique de l’Alliance, l’appartenance de Tarn à la Rébellion était, pour des raisons évidentes un secret bien gardé. Seules quelques personnes de son entourage proche auraient pu lire au travers d’allusions calculées la réalité et il doutait fortement que l’une d’elle ait pu parler. Il restait deux pistes extérieures : l’underground et l’Empire. Dans le second cas, à moins d’un piège, il doutait que le pirate ait eu accès à son dossier Impérial.

Les fréquentations qu’avaient eues Tarn avec le Milieu, alors qu’il équipait les Rangers Antariens, avaient donc filtrées. La Grande Roue, Jabba the Hutt, Lady Valarian, Nym. Ni plus, ni moins. Dans aucun des cas, les pistes laissées n’auraient pu mener à la Rébellion – il avait fallu un travail d’imagination du Trandoshan pour arriver à cette conclusion – juste, mais par erreur. Tarn n’envisagea pas une seule seconde que le Trandoshan ait pu deviner l’existence des Rangers.

Il serait bien temps de remonter la piste qui avait mené Ard’uf à cette communication. Mais dans l’immédiat, il fallait prendre une décision : elle était simple, comme toujours quand l’enjeu est important, piège ou pas piège.
« Je serai là dès que possible ». Le Z-95 modifié de Tarn rejoignit la zone de saut de Dantooine. Il fit un court saut dans l’un des milliers de systèmes du secteur Raioballo afin de ne pas aller directement vers Lok, puis sauta en direction du système Karthakk. Les procédures d’atterrissage n’avaient pas changé, sommaires.

Ard’uf l’attendait au spatioport, un swoop tournait autour de son transport ; l’escorte était là. Le trajet fut court jusqu’à la cantina de la Forteresse de Nym – la seule ville digne de ce nom sur Lok. Tarn s’étonna du choix du lieu, Ard’uf ne pouvait pas ignorer qu’elle était surveillée par les hommes du Feeorin – Ard’uf souhaitait donc une forme d’adoubement tacite de la part du fameux pirate ou bien il était inconscient.

Tarn fut surpris que l’escorte s’asseye à la table en tournant le dos à la salle. Il était donc part à la négociation. Les présentations furent rapides, Osiak, Tarn, Ard’uf ; restait à négocier comment « en quelque sorte » Ard’uf allait joindre la Rébellion.

Le pirate Trandoshan se sentait à l’étroit, recherché par l’Empire, il lui fallait un soutien. A moins qu’il ait vendu sa liberté comme taupe impériale, il avait pris le pari que l’Alliance sortirait victorieuse du conflit. Il apportait à l’Alliance des chasseurs, une canonnière, l’accès à des mécaniciens qualifiés et du matériel expérimental – en échange de quoi, l’Alliance pardonnerait ses crimes passés, ses menus larcins futurs (tant qu’il ne tuerait pas de civils) et lui fournirait un Code Quasar afin qu’il ne fut pas abattu par la chasse rebelle. S’il gardait le commandement opérationnel de sa flottille, l’Alliance fournissait des cibles. La façon dont il occuperait son temps libre était discrétionnaire – comprendre, il continuerait la piraterie – mais resterait à l’écart de l’esclavagisme et des massacres inutiles.

Osiak de son côté ne présenta pas un front uni avec le Trandoshan et exprima certaines réticences sur la question de la piraterie. Il était par ailleurs préoccupé par la protection de sa famille – sa sœur en particulier – pour qui il cherchait à obtenir des faux-papiers. Ce point là suscita l’intérêt de Tarn qui consenti à la requête. La contrefaçon basique était la pierre angulaire de nombres d’opérations criminelles. L’organisation d’Ard’uf ne l’était peut être pas tant que ça ou à tout le moins, il lui manquait certains segments.

Il était temps de partir – Tarn devait rendre compte au Commandement Sectoriel. Il allait passer voir l’agent de liaison auprès de Nym – il ignorait si le Feeorin était au courant, mais il n’allait pas tarder à l’être.

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