jeudi 3 décembre 2009

Mairie 03.12.2009

L’Ithorien s’était perdu dans la ville et accosta Tarn un peu gêné « Excusez moi, pourriez-vous m’indiquer où se trouve la mairie ? » Il l’observa un instant, sens en alerte ; son armure rouge était criarde et accentuait encore la morphologie étrange de l’extra-terrestre, mais c’était l’arme apparente qui avait attiré l’attention de l’homme. Il ressentait cependant une forme de confiance envers l’Ithorien – un préjugé favorable qu’il avait pour l’espèce et ses croyances. Ses sens s’apaisèrent. « Je dois justement m’y rendre, je vous y emmène ? ». Il senti le léger soulagement de l’être qui se dirigeait vers le AB-1 Landspeeder après que Tarn eut pointé son véhicule du doigt.

Le trajet n’était pas long et les deux hommes échangèrent les banalités d’usage – Tarn prit cependant le temps de préciser que la milice n’apprécierait sûrement pas le port d’une arme visible. Il déposa l’Ithorien devant la mairie et alla se garer ; d’un pas mesuré, l’Ithorien gravissait la rampe d’accès qui le mènerait aux quelques démarches administratives qui l’avaient conduit à se perdre dans une ville étrangère.

Tarn arriva devant la mairie et emprunta la longue rampe d’accès faite de pavés de pierres polies. La mairie de Cauth Bodva était construite dans le plus pur style de Naboo ; un immense bâtiment caverneux monté d’un dôme, conçu pour accueillir les hautes statues à l’effigie des philosophes que les Naboo affectionnent et rappelant un peu les antiques fora. « Peut-être pratique pour une mechno-chaise, mais franchement, le pavé est glissant avec cette pluie » maugréa le curateur du musée.
Il se figea à l’entrée contemplant le détecteur d’armes, se souvenant de la vibro-lame qu’il portait à sa cheville. Il le savait, il devrait retourner à son véhicule pour la déposer. Il devrait remonter la rampe et ses pavés glissants. Pour la première fois de sa vie, il se senti vieux.

Quelques minutes plus tard, il était assis dans le grand hall, son regard embrassant les statues et diverses décorations qui façonnaient la pièce. Il regardait Sarad se demandant comment la mandalorienne s’était retrouvée à devenir la garde du corps personnelle de la jeune maire, Loohy Arken. L’argent, le défi, une relation personnelle ? Une infinité d’êtres sentients dans la galaxie et tout autant de secrets, de motivations variées, d’histoires personnelles. Jamais un chroniqueur ne pourrait écrire une histoire exhaustive de ces mondes.

C’était l’histoire justement qui l’avait amenée sur ce banc à cet instant précis. L’histoire de la ville l’intriguait. L’excavation récente d’une ruine possiblement apparentée aux Guds de Naboo à proximité de la ville laissait supposer que la région en abritait d’autres et comme traditionnellement les villes réoccupaient des espaces habités, Cauth Bodva était peut-être sise sur l’un d’eux.

Loohy confirma l’hypothèse, la ville avait été fondée en lieu et place de ruines et d’un cimetière. Malheureusement, la conservation n’avait pas été une préoccupation des bâtisseurs et Loohy ne voyait pas un grand intérêt aux choses du passé – du moins aux vieilles pierres. Elle indiqua que de nombreux objets avaient été ré-enfouis dans les travaux de soubassement, la mairie et de nombreux autres bâtiments avaient été construit directement sur les ruines. Tarn ne fit pas mine de cacher sa déception et réalisa que de façon inconsciente il aurait voulu ouvrir un chantier d’excavation en ville. Une façon d’être présent. Loohy perçu la déception, son ton s’était fait plus doux et un léger sourire orna son visage.

Tarn pu admirer la résolution de la jeune femme alors qu’elle interrompu la conversation pour aller chercher dans les archives de la mairie divers bloc de données relatifs à la construction de la ville. L’interruption avait été soudaine, à peine prit-elle le temps de dégainer une phrase polie par la répétition « un instant s’il vous plaît ». Tarn avait cru à une affaire urgente, signalée par un message silencieux.

Relevés topographiques, divers datadiscs, des cartes électroniques et une carte en flimsiplast étaient désormais sur son bureau. Tarn eu le sentiment que pendant un court instant, elle retrouva une joie innocente à dégager son bureau pour y déplier la carte. En débarrassant sur bureau de la sorte, elle perdait la gravité de sa fonction ; compte-rendu de réunions, administration publique, tout cela disparaissait au profit de quelque chose qu’elle voyait comme futile, mais dont la futilité même constituait une brève évasion.

La carte était visiblement ancienne, trouvée dans un des bâtiments détruits. Non seulement elle donnait une bonne idée de la ville précédente – Loohy avait minimisé les « quelques ruines » - mais elle montrait par ailleurs une ancienne mine. Tarn pensa immédiatement au nom du plus grand spatioport de Dantooine, l’Avant-Poste Minier. Il songea simultanément à l’information qu’en donnait volontiers le contrôleur whipid de la station spatiale «l’avant-poste ne produisait plus beaucoup». L’activité minière sur la planète évoluait au gré de l’épuisement des veines.

Loohy proposa aimablement des copies de l’ensemble des données, Tarn allait avoir un peu de travail à tout exploiter mais il était venu pour ça.

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